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11 déc. 2025

Le cloud vert et la cybersécurité durable : vers une infrastructure responsable

Le cloud vert et la cybersécurité durable : vers une infrastructure responsable
Entre impératif de sobriété énergétique et explosion des enjeux de cybersécurité, les opérateurs de data centers doivent repenser leurs infrastructures. Refroidissement innovant, algorithme d’IA, écoconception logicielle: la quête d’un cloud à la fois durable et résilient s’accélère.

Avec la montée en puissance de l'intelligence artificielle générative, les data centers, toujours plus sollicités, doivent plus que jamais répondre à un double impératif. D’un côté, réduire leur consommation électrique pour contenir les coûts et diminuer leur empreinte carbone. De l’autre, renforcer leur sécurité face à une intensification sans précédent des menaces cyber. Autrement dit, l’infrastructure numérique ne peut plus se contenter d’être performante: elle doit aussi être résiliente et durable.

“La cybersécurité, souvent perçue comme antagoniste à la sobriété, peut au contraire s’y accorder, souligne Agnès Comte, spécialiste informatique durable à la Banque de France. Les synergies sont nombreuses: souveraineté numérique, maîtrise du système d’information, cycle de vie, amélioration continue, analyse des risques, interopérabilité…”.

Trouver le bon compromis

Des tensions persistent toutefois et imposent certains arbitrages. Par exemple, la redondance dans le cloud, cruciale pour garantir la disponibilité, peut générer un coût carbone non négligeable. En outre, les obligations réglementaires en matière de sauvegarde ou de cloisonnement peuvent multiplier les flux et les copies de données.

“La conciliation entre contraintes opérationnelles, exigences budgétaires et objectifs environnementaux reste un exercice délicat, reconnaît Agnès Comte. Pour trouver le bon compromis, “il faut s'interroger sur ce qu’on veut protéger, les événements redoutés, le type de redondance intra ou multirégionale, les ressources déjà disponibles au sein de l’entreprise, la valeur ajoutée potentielle pour les clients”, assure-t-elle.

Dans cette optique, les opérateurs cherchent à accélérer leur transition vers un “cloud vert”. Cela passe notamment par des solutions de refroidissement innovantes, comme le liquid cooling qui “permet de diminuer le PUE (Power Usage Effectiveness) d’un data center de manière assez importante”, souligne Didier Ronsen, Directeur Général de Stulz France.

GreenOps et FinOps réconciliés

Des algorithmes d’intelligence artificielle permettent aussi d’optimiser la gestion thermique. Grâce aux données de température, de flux d’air ou encore d’humidité, ils ajustent automatiquement les différents systèmes de refroidissement, permettant d'enregistrer des baisses significatives de la consommation électrique.

Cette démarche GreenOps repose également sur l’écoconception logicielle: code et algorithmes plus efficients, déduplication des données, mise en veille automatique des ressources… Autant de leviers qui permettent de limiter les traitements superflus. Enfin, les plateformes de cloud s’appuient sur un recours accru aux énergies renouvelables et décarbonées.

Cette approche, enfin, s’inscrit pleinement dans une stratégie FinOps d’optimisation des coûts: réduire la consommation énergétique revient mécaniquement à alléger la facture, dans un contexte de fortes tensions sur les prix de l’électricité.

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